Dans le cadre de l’histoire des arts, des élèves de 3ème ont étudié le tableau “La Guerre” d’Otto Dix (1891-1969), artiste allemand qui témoigne à travers ses œuvres de l’atrocité de la première guerre mondiale.
Nous vous présentons les exposés tous différents mais réussis :
L’exposé de Lola
Présentation de l’œuvre :
La Guerre d’Otto Dix est un tableau réalisé en 1924 qui illustre quatre scènes différentes à propos de la guerre. Cette œuvre est composée de quatre panneaux :
Latéraux (102*204) ; central (204*204) ; la prédelle (60*204) et est entreposé à Dresde (Allemagne) dans la galerie Neue Meister.
Contexte :
La réalisation de ce tableau est dû à l’expérience personnelle d’Otto Dix, en 1914 il s’est porté volontaire pour aller sur le front. Il a donc assisté à toutes les atrocités de la guerre ce qui l’a poussé à peindre cette œuvre.
Description :
- Sur le panneau de gauche, on retrouve des soldats armés marchant vers le front dans une campagne brumeuse. Les couleurs utilisées : bleu ; jaune et un ciel foncé.
- Sur le panneau central, on voit un soldat avec un masque à gaz recroquevillé sur lui-même et tenant un drap autour de lui, il se trouve au milieu d’une ville en ruine : il y a pleins de décombres autour de lui. Les couleurs utilisées : vert ; jaune ; bleu.
- Sur le panneau de droite, on remarque un soldat debout fatigué, triste et tentant de sauver un soldat blessé qui n’a pas l’air en vie. Il y a un troisième homme gisant et rampant sur le sol les bras tendus vers l’avant. Derrière eux, le ciel est foncé et on voit du feu (explosion). Couleurs utilisées : jaune ; noir.
- Sur le dernier panneau : la prédelle, il y a des cadavres enterrés en ligne sous le sol. Couleurs utilisées : jaune ; noir.
On remarque que le tableau suit bien un schéma narratif dans l’ordre chronologique, en lisant de la gauche vers la droite, le premier panneau montre les soldats allant d’abord vers le front, puis les ruines causées par la guerre, les survivant sauvant les blessés et les morts enterrés sous leurs pieds.
Témoignage : Cette peinture dénonce la gravité des ravages de la guerre, des innombrables morts et du paysage qui a radicalement changé suite à cette Enfer.
Le courant artistique : L’expressionisme.
Inspiration de l’artiste : On peut dire qu’Otto Dix s’est inspiré de cette œuvre (Retable d’Issenheim) parce qu’il suit le même principe : il y a le même nombre de panneaux qui suivent aussi un ordre chronologique et suivent un schéma narratif. Les deux œuvres représentent aussi la mort sur la prédelle. | Evolution de l’artiste : On remarque une différence frappante entre les deux œuvres d’Otto Dix, il a complètement changé de style : La Guerre suit le courant artistique de l’expressionisme alors que la seconde œuvre (Les joueurs de Skat) suit le courant nommé Nouvelle Objectivité. |
L’exposé de Cannelle
Présentation de la “Guerre”, œuvre d ‘Otto Dix. De quel témoignage important parle-t-on dans ce tableau et quel message veut-il faire passer ?
La “Guerre” est une œuvre datant de 1929-1932, du peintre Otto Dix. Ce tableau est un triptyque avec un panneau central de 204 x 204, des panneaux latéraux de 102 x 204 et une prédelle de 60 x 204. A l’heure d’aujourd’hui ce tableau est entreposé à Dresde au Neue Meister Galerie en Allemagne. Otto Dix a été amené à peintre ce tableau à cause des horreurs de cette guerre et de l’arrivée des nazis au pouvoir qui vont traiter son art de “dégénéré”. Il a fait partie de la catégorie des peintres expressionnistes.
On voit que ce tableau suit une progression narrative : sur le panneau de gauche on a représenté des soldats de dos, marchant vers le front, armes à la main dans la brume. Il a utilisé des couleurs sombres (comme du gris, du noir ou du marron). Sur le panneau central on peut y voir ces soldats et leurs ennemis tous mélangés dans un vrai bain de sang, la plupart sont mort et une minorité est blessée parmi des corps sans vies. Les couleurs qui illustrent le mieux cette scène sont le rouge, ainsi que des couleurs plus clairs pour les corps et les habitations qu’on peut apercevoir en arrière-plan. Sur le panneau de droite on voit en gros plan un homme portant à bout de bras un autre soldat blessé. Ces hommes sont peints avec une couleur très clair, à leurs pieds des morts et en arrière-plan des habitations en feux. Pour finir la prédelle qui représente des morts enterrés, tous ensemble sans cérémonie. Enterrés là comme des objets. Les couleurs qui sont utilisées sont le marron et des couleurs comme le noir ou le beige. La Guerre est un tableau très réaliste et représentatif du courant artistique “ La Nouvelle Objectivité “auquel adhère Otto Dix. Le message qu’il fait passer dans ce tableau est le danger et l’horreur de cette guerre, il veut montrer à tous comment celle-ci a été violente et comment des milliers d’hommes ont perdu la vie.
L’artiste a laissé auparavant plusieurs autres témoignages sur cette guerre ; “les joueurs de skat” et “assaut sous gaz”. La différence qu’on observe entre ces 2 œuvres et la “Guerre” est la différence du style utilisé. “les joueurs de skat” et “assaut sous gaz” ont été peints de façon très abstraite avec des visages très exagérés, ils sont moins réalistes et on ne ressent pas la même chose qu’avec le tableau la “Guerre”. Avant l’auteur avait un style plus caricatural et plus abstrait, il a évolué vers des œuvres plus réalistes et plus chargée en émotion. Avec le tableau la “guerre” on voit et on ressent l’atrocité de la guerre et la souffrance des soldats comparé aux deux autres.
L’exposé de Clément
La guerre, oeuvre d’Otto Dix
Bonjour, je suis Clément enquêteur pour Belledonne Actu… Dans cet article nous allons parler d’une des œuvres d’Otto Dix : la guerre. Entre mystère et horreur, j’ai décrypté pour vous ce tableau… Voici donc une présentation globale de l’œuvre.
Je suis à la galerie Neue Meister de Dresde en Allemagne. Le tableau que j’ai sous les yeux est majestueux. Ses dimensions sont impressionnantes. La partie centrale mesure 204cm x 204cm, les parties de gauche et droite mesurent 102cm x 204cm chacune et la prédelle mesure 60cm x 204cm. L’artiste qui a peint ce tableau est un peintre allemand, Otto Dix (1891-1969) qui s’est engagé volontairement lors de la première guerre mondiale comme soldat. Il est revenu de cette expérience traumatisé et il a peint entre 1929 et 1932 ce tableau intitulé « la guerre ». Cette œuvre est un polyptyque. Otto Dix s’inspire du modèle religieux des retables des maîtres de la Renaissance. Le principe des retables est d’articuler plusieurs volets autour d’une partie centrale. Le triptyque (trois panneaux) auquel il a ajouté une prédelle (panneau inférieur) représente toute l’horreur de la guerre. La Guerre est un tableau très réaliste, représentatif du courant artistique «la Nouvelle objectivité » créé par Otto Dix. L’auteur a fait de cette œuvre un témoignage car le tableau est une narration. Otto dix était un soldat qui s’était engagé comme soldat durant la première guerre mondiale et qui s’est fait défigurer. Il veut faire passer le message de l’enfer de la guerre à travers cette œuvre.
L’œuvre se lit de gauche à droite. Elle raconte la journée d’un soldat sur le front et plus globalement l’enfer de la guerre qui mène dans tous les cas à la mort. Le peintre met en scène l’histoire qu’il raconte dans son tableau avec le matin à gauche, le midi au milieu, l’après-midi à droite et le soir à la prédelle, c’est une sorte de boucle qui se répète. Sur le panneau de gauche les soldats partent au front. Le panneau central représente un tas de cadavres et de corps en décomposition, avec au loin un paysage ravagé. Le paysage est recouvert par un cadavre en décomposition empalé sur des ruines. Le panneau de droite montre l’arrêt des combats le soir et la relève des blessés. On peut voir Otto Dix lui-même qui s’est représenté sortant un soldat blessé de l’enfer. Un soldat rampe au sol. La prédelle (panneau du dessous) représente des corps sans vie dans une boite qui ressemble à un cercueil.
Le peintre utilise des couleurs très sombres. Le vert, le gris le blanc sont utilisés pour les cadavres et le ciel plein de gaz. Il utilise également le rouge et l’orange pour représenter le sang, le feu, la violence. Il joue aussi sur les contrastes entre les zones claires et sombres pour mettre en avant certaines parties du tableau et pour rendre les décors sinistres et horribles comme peut l’être la guerre.
Otto Dix s’est inspiré de l’œuvre de Mathias Grünewald, le retable d’Issenheim. Le tableau central de cette œuvre de la Renaissance représente la crucifixion du Christ. Otto Dix compare la souffrance des soldats à celle du Christ.
A l’inverse de certains artistes, comme Félix Vallotton, Otto Dix ne suggère pas la guerre dans cette œuvre il la rend très réelle. Ce n’était pas la première fois que ses œuvres représentaient la guerre mais elles étaient jusqu’à « la guerre » moins réalistes.
Cette œuvre m’a transporté dans l’horreur de la guerre des tranchées et elle vous ferra ressentir, sans aucun doute, beaucoup d’émotions.
L’exposé de Grégoire
Une œuvre engagée :
La guerre d’Otto Dix et l’horreur des combats
Otto Dix, illustre peintre allemand du XXe (1891-1969), a su marquer les esprits avec des œuvres choquantes et engagées. Cet artiste a profondément été marqué par la Première Guerre Mondiale. S’il s’est engagé de manière volontaire, il a vite déchanté en découvrant le chaos des champs de bataille dont il revient blessé et traumatisé. A son image, les personnages représentés dans ses tableaux sont souvent avec des visages marqués par l’horreur de la guerre ou l’absurdité de la vie.
Si au début ce peintre expressionniste a souvent présenté avec intensité des soldats de manière déformée et stylisée pour susciter l’émotion du public, à son retour de la guerre, au cours des années 20, son style évolue et il adhère au mouvement de la Nouvelle Objectivité en montrant la réalité sans fard et La Guerre, œuvre créée entre 1929 et 1932, en est un parfait exemple.
Ce tableau que l’on peut admirer à la Galerie Neue Meister de Dresde en Allemagne a de quoi choquer. En effet, il est tout d’abord provocateur car pour peindre l’horreur de la guerre, l’artiste a choisi un retable sous la forme d’un triptyque à prédelle. Or le retable est souvent utilisé pour représenter des scènes religieuses et sacrées à l’image du retable d’Issenheim de Grünewald qui l’a inspiré. Cette peinture impressionne également par ses dimensions écrasantes avec un panneau central de 204 × 204 cm, deux panneaux latéraux de 102 cm sur 204 cm et 60 x204 cm pour la prédelle, panneau inférieur. Pour représenter la guerre, Otto Dix a suivi une progression narrative. En effet, on peut lire le triptyque de la gauche vers la droite et enfin vers le bas : On a à gauche le départ au matin des soldats insouciants vers le front. Ensuite, sur le panneau central, on découvre l’horreur des combats, le carnage sur le champ de bataille avec non seulement un tas de soldats massacrés mais aussi l’image horrible d’un squelette empalé dans un pont, puis à droite, le peintre représente les victimes et un seul survivant avec une cape blanche contrastant avec la noirceur de la nuit et enfin, sur la prédelle, on découvre les cadavres de soldats comme enfermés dans un cercueil. En somme, Otto Dix, peintre engagé, a su montrer par toutes ces étapes le chaos et la désillusion que la guerre peut provoquer.
Merci à ces élèves pour leur implication !!