Dans le cadre de l’histoire des arts, des élèves de 3ème ont étudié le tableau “La Guerre” d’Otto Dix (1891-1969), artiste allemand qui témoigne à travers ses œuvres de l’atrocité de la première guerre mondiale.
Voici un article rédigé par Elisa D., élève de 3e5
Otto DIX, un artiste traumatisé
En cette période d’anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, notre journal Belledonne Actu consacre cette semaine un dossier à la 1ère guerre mondiale et aux artistes ayant vécu ce conflit.
Nous allons vous présenter aujourd’hui Otto Dix, peintre allemand, à travers son œuvre La Guerre (Der Krieg en allemand).
Né en 1891 près de Dresde en Allemagne, Otto Dix a fait une école des arts décoratifs. En 1914, il s’engage volontairement en tant que soldat pendant la 1ère guerre mondiale. Témoin de l’horreur et de la violence de la guerre, il en revient traumatisé.
A son retour, la majorité de ses œuvres seront un témoignage de son vécu sur le front et de la nouvelle vie des soldats.
Quand il sent une autre menace arriver avec l’ascension d’Hitler, il décide d’exposer aux spectateurs toute l’atrocité des combats avec le tableau La Guerre.
La Guerre est une peinture réalisée sur des panneaux de bois avec la technique de la tempera. Elle mesure 408 cm x 204 cm et elle est divisée en 3 parties, le panneau central et deux panneaux latéraux plus petits. C’est un triptyque. Sous le panneau central se trouve une prédelle (panneau inférieur).
Peint entre 1929 et 1932, le tableau est exposé à Dresde, Neue Meister Galerie.
Ce tableau fait partie du nouveau courant artistique « La Nouvelle Objectivité » créé par Otto Dix. Cette tendance consiste à provoquer une réaction émotionnelle intense chez le spectateur par le réalisme des œuvres.
Le tableau se lit de gauche à droite en finissant par la prédelle. Il raconte une histoire, l’histoire d’une journée d’un soldat pendant la bataille.
Sur le panneau de gauche, on voit des soldats de dos qui avancent en rang. Ils semblent partir vers le front avec leur équipement sur le dos. Ils marchent vers un horizon brumeux qui symbolise le chaos qui les attend.
Dans la prédelle sont représentés des hommes morts, allongés les uns à côté des autres. La forme de la prédelle s’apparente à un cercueil.
Otto Dix a utilisé peu de couleurs pour son tableau, elles sont très sombres et font penser à la mort et à la destruction.
Le rouge est très présent, il représente le sang mais aussi la chaire des cadavres du panneau central, le ciel tourmenté sous lequel les soldats partent sur le panneau de gauche et également le feu qu’on voit dans l’arrière-plan du troisième panneau.
Des couleurs froides comme le gris, le vert et le blanc sont utilisées pour les corps sans vie, la tenue des soldats et une partie du ciel. L’autre partie du ciel est gris foncé ce qui renforce le fait que cette atmosphère est pesante et lourde.
Des éléments sont mis en valeur avec des zones de lumières comme certains corps du panneau central et le personnage du sauveur dans le panneau de droite.
Pour peindre La Guerre, Otto Dix s’est inspiré du polyptyque Retable d’Issenheim, tableau religieux qui représente la crucifixion du Christ. En effet c’est un triptyque avec une prédelle peint avec la technique de la tempera, et Otto Dix a utilisé ces mêmes éléments dans son œuvre. Il compare donc sa peinture à une œuvre sainte.
Il rapproche la souffrance des soldats à celle du Christ.
Le Retable d’Issenheim de Matthias Grünewald
Précédemment, je vous ai dit que le tableau La Guerre faisait partie du courant artistique « la nouvelle objectivité » mais avant cela, Otto Dix faisait partie d’un autre courant, «l’expressionnisme ». Ses tableaux représentaient alors une réalité déformée pour provoquer une réaction émotionnelle chez les spectateurs.
Le tableau Les joueurs de Skat peint en 1920 par exemple, est une peinture à l’huile sur toile qui représente trois mutilés de guerre qui jouent aux cartes. Ici les couleurs sont plus vives et les personnages sont des caricatures.
Il s’intéresse ici à la vie des anciens soldats après la guerre alors que plus tard, il fait revivre la guerre à travers ses tableaux.
Son style a bien évolué !
Elisa D. pour BelledonneActu